[Hrp] Bonjour a tous amis du RP ! Je vous encourage a poster ici vos aventures lesplus folles, ou les plusbeau textes, comme je vais le faire
Je precise juste que ce texte n'est pas de moi, mais de Thillian, une jene draeneï .. ce texte est l'un des plus beau que j'ai lut ! Bonne lecture
[/hrp]
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La première fois que j'ai vu Hurlevent, j'ai pensé que la ville était encore plus grande que la nouvelle Shattrath. Je me suis perdue tout de suite, et j'ai traîné derrière moi une cohorte de gamins sidérés par mes sabots, mes jambes, ma queue, mes cornes, enfin par moi... Je ne comprenais pas très bien ce qu'ils voulaient, et puis une petite fille brune a soudain crié : "Donne-nous des bonbons!". La cohorte de marmousets est partie dans un grand "Ouaaaaaais!", puis ils ont éclaté de rire quand je leur ai demandé ce que c'était. Tous sauf la petite fille. Elle m'a regardé avec sérieux, et a dit :"Tu ne sais pas ce que c'est, un bonbon?", l'air grave et consterné.
- Montre-moi. Je ne sais pas où en trouver.
Ce qui fait que plusieurs ponts plus tard, une marchande de fournitures générales s'est trouvée envahie par une armée de minuscules humains, suivis cette fois par une draenei à l'air perdu.
- Salutations! Que la paix soit sur vous et sur votre famille! dis-je maladroitement.
- Heu, bonjour... vous êtes draenei, c'est ça?
- Oui, oui, répondis-je, sans trop savoir ce qu'elle voulait dire... ça se voit bien quand même. "Je suis ici pour acheter des... bonbons".
- Des bonbons?
Elle voulut me dire quelque chose à voix basse, probablement que je n'avais pas à fournir toute l'engeance de Hurlevent en sucre, mais à ce moment précis, tous les enfants se sont tus dans l'attente d'un bonheur immédiat et soudain. Pas de commentaire donc. Et distribution. Deux berlingots chacun, et une qualité de silence que l'on retrouve seulement chez les plus hauts prêtres de l'Aldor. Mais ça n'a pas duré. Ils ont tous décampé sauf deux ou trois, et la petite brune. J'ai voulu lui donner le dernier. Alors elle a fait une chose que j'ai trouvé touchante. Elle me l'a remis dans la main, et m'a dit : "Ca, c'est pour toi". Mon premier bonbon...
Au début je n'ai pas senti grand chose en mettant ce caillou coloré dans la bouche. Et puis l'explosion sucrée m'a fait écarquiller les yeux. Et les fermer. Très fort.
Quand a commencé Le Grand Massacre, nous avons été souvent éparpillés aux quatre vents, dans l'incapacité de communiquer, de nous retrouver, de nous organiser. Les individus seuls n'avaient qu'une très petite chance de survie, mais les plus grands groupes aussi... moins mobiles, moins rapides, ils étaient plus facilement rattrappés par la Horde. C'est pourquoi nous nous retrouvions souvent dans des cellules de 5 à 10 personnes, rarement plus. Mais la plupart du temps, j'étais seule avec ma grande soeur Saanaa et le chasseur Matau. Nous ne nous quittions jamais. Nous étions une famille.
Nous sommes tombés un jour sur les ruines d'un de nos villages. Fait extraordinaire, il n'était pas totalement rasé. Il restait encore quelques maisons éventrées, mais qui tenaient encore debout. Je me suis précipitée dans une des ruines, sans faire attention à quoique ce soit d'autre qu'à la faim qui vrillait mon ventre. J'ai trouvé ce qui restait d'une cuisine, mais tout avait été saccagé, détruit ou emporté. La déception m'a serré la gorge. Puis Matau est arrivé, soucieux, et m'a grondé pour m'être éloignée ainsi. Mais en voyant mon air dépité, il s'est adouci. "Tiens, regarde ce que j'ai trouvé!" Il a alors ramassé un pot de terre brisé, mais dont le fond restait intact. Dedans, une poudre blanche.
- C'est de la farine? demandai-je avec espoir.
- Non, je crois que c'est encore mieux que cela.
Il trempa un doigt dans la poudre mélée de poussière et de cendre, et le porta à sa bouche. Il sourit alors.
- Vas-y, essaye.
J'ai posé mon doigt sur la substance, puis je l'ai porté à mes lèvres. Un goût si fort! Une explosion de couleurs dans ma bouche! Une chaleur qui me fit frissonner de la tête aux pieds! J'avais tellement l'eau à la bouche que la salive a coulé sur mon menton. Ca m'était égal, j'ai presque fini le pot en un éclair. Et puis je me suis rendue compte qu'il en fallait pour les autres! J'avais presque tout mangé! Mais je voulais tout, partager était devenu soudain si difficile... C'est là que j'ai vu Saanaa qui me regardait, un air amusé dans les yeux.
- Finis donc, je n'aime pas la résine de Kalhun, me mentit-elle. J'ai hésité encore une seconde, et puis j'ai tout fini.
Ce soir là j'ai prié les Naaru, dans ma grande ignorance, pour que la Horde, en détruisant d'autres villages, nous laisse aussi profiter du butin de la guerre. Mais cela ne s'est jamais reproduit. Des villages que nous avons croisé il ne restait que des cendres, et cela fait longtemps que le dernier Kalhun a fini emporté dans le Néant.
Je ne sais pas combien de temps je suis restée debout, les yeux fermés. Une petite main s'est refermée sur la mienne. Hurlevent. Les enfants. Le bonbon.
- Alors? C'est bon?
Je me suis agenouillée devant la petite fille brune, qui ignorait ce que c'était que la guerre, mais qui savait ce qu'étaient les bonbons.
- Oui, c'était délicieux, merci.
Le Don des Naaru a vibré sur sa tête ravie pendant un instant. Puis je suis retournée dans la boutique et j'ai acheté un grand sac de sucreries. Je les ai croquées très vite, l'une après l'autre, jusqu'à ce que je trouve la Cathédrale de la Lumière. Alors devant l'autel j'ai déposé ce qui restait de mon sachet, sous le regard désapprobateur du diacre présent. Après un moment, quand j'ai quitté la nef, je crois que le jeune prêtre a pris les bonbons et les a mangés. Tant mieux. Ca aurait fait plaisir à Saanaa.
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A vous !
Sam 21 Avr 2007, 19:45